Gaston La Touche – Peintre, illustrateur, pastelliste, sculpteur

Exposition de Cleveland – 1921

Nous pouvons lire dans le bulletin du musée :

Gaston La Touche était avant tout un artiste de l’imagination. Commençant comme réaliste dans ses premiers jours, il s’est progressivement orienté vers un type particulier de sujet idyllique qui lui est devenu propre. Il était un moderniste, utilisant toutes les astuces et subtilités des techniques modernes, mais ses sujets étaient généralement exprimés dans l’idiome gracieux du XVIIIe siècle. Il a été conquis par le charme de Watteau et Fragonard et a revêtu les mythes classiques de Du Boucher sous un aspect moderne. Dans sa bien-aimée Normandie, à Flers de L’Orne, où il passait de nombreux étés, ou chez lui à St. Cloud, dans un environnement où l’esprit du XVIIIe siècle persiste encore, il peignait inlassablement, véritable produit de son environnement.

Ses sujets sont toujours empreints d’une intense vitalité. Il peignait le monde tel qu’il le voyait et le trouvait comme un pays des fées. Il redécouvrit la poésie de l’existence pour ceux qui peuvent et veulent la voir. Dans les bois et les plaines, le satyre et la nymphe faisaient partie d’une fantaisie classique ou d’une « Fête Galante » de la vie moderne. À l’instar de Debussy dans « L’après-midi d’un faune », il a réinterprété la légende ancienne dans le langage familier d’aujourd’hui.

Il était en permanence un artiste décoratif, mais il n’a jamais perdu le contact avec la réalité. Avec cela comme fondement, il choisit le même cadre joyeux aimé par les artistes du XVIIIe siècle et traita ses sujets avec leur grâce infaillible et leur sens de la décoration.

Le Musée a la chance de pouvoir présenter dans la Galerie VII, du 4 au 21 avril, une exposition spéciale de son travail. Un exemple caractéristique, « La Déesse de la Fortune en Détresse », est accroché entre les portes menant à la salle de conférences depuis 1917, date à laquelle il a été offert au Musée par Ralph King. Maintenant, le public pourra avoir une impression plus complète de son génie grâce à cette exposition intéressante.

Gaston La Touche est né à Saint-Cloud en 1854 et y est décédé chez lui en 1913. En 1914, Mme Cornelia B. Sage Quinton de la Galerie Albright à Buffalo, N. Y., a organisé avec sa veuve une rétrospective de son travail. Celle-ci a été retardée en France en raison de l’éclatement de la guerre et n’a été amenée dans ce pays que l’année dernière.

Parmi les peintures, on trouve quelques sujets bretons, normands et italiens, mais la grande majorité du groupe représente des scènes autour de son Saint-Cloud bien-aimé et de Versailles : intérieurs du palais de Versailles, aperçus de la façade du jardin, coins boisés autour du Trianon, Grand Bassin de Neptune. Dans chacune d’elles, il montre qu’il est un coloriste qui a capturé une partie du charme de Monticelli ; un peintre-poète, dont l’inspiration est venue de Fragonard, Pater et Watteau.

Son dieu était la beauté, la beauté de la fantaisie toujours touchée par l’éclat du soleil. – W. M. M.

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